La saison 70/71

Pour une fois, l’intersaison est assez calme côté Chicago, qui se sera atteler à conserver son noyau dur. Jerry Sloan, Chet Walker, Bob Love, Tom Boerwinkle et Bob Weiss sont de nouveaux présents et prêts à en découdre même si les dirigeants tradent inexplicablement à Phoenix le meneur Clem Haskins, auteur d’une splendide saison ! Cette saison là, la NBA décide de créer des divisions dans chaque conférence et les Bulls se retrouvent dans la Midwest division en compagnie de Detroit, Phoenix mais surtout des Milwaukee Bucks, toujours dans la conférence Ouest. Très tôt dans la saison, une victoire au Madison Square Garden avec 3 joueurs à plus de 20pts (Walker 24, Love 23, Weiss 21), donnent le ton d’une saison ambitieuse. Chicago remporte 5 de ses 7 premiers matchs, dont 4 de suite à l’extérieur et lancent leur saison, avec également une série de 9 succès en 10 matchs pour atteindre noël avec un bilan de 22-12.

Bob Love et Chet Walker continuent de dynamiter toutes les défenses, notamment Love qui montre toute l’étendue de sa palette offensive : Sky hook main droite, main gauche, jumper sur les ailes, feintes diverses, l’ailier cartonne soir après soir, signant un match à 40 pts au Madison Square Garden début février pour valider sa 1ère sélection au All Star Game ou il accompagne Chet Walker, véritable métronome et parfait closer dans les moments chauds. D’une régularité remarquable, Walker ne sortira qu’un seul match sous les 11pts sur toute la saison : 7pts à Phoenix 2 semaines après une pointe à 44 unités face à Detroit ! Avec ce duo de choc, les Bulls dépassent leur total de victoire de la saison précédente avant même le All Star Weekend, qu’ils atteignent avec un splendide bilan de 42-25.

Mais si Walker et Love font mal à toutes les autres équipes offensivement, c’est la défense qui change tout pour Chicago, avec un autre duo de choc : l’arrière Jerry Sloan met une pression terrible (et des coups) à tout ce qui passe, tandis que Tom Boerwinkle protège efficacement son cercle face à ceux qui ont su passer la première lame. Sur l’ensemble de la saison, l’équipe encaisse 11 points de moins en moyenne par match par rapport à la saison précédente, passant de 116.7 à 105.4 pour finir 2ème meilleur défense de la ligue. Tom Boerwinkle, dans sa 3ème année, réalise une saison en tout point remarquable. Joueur assez lent et loin d’être un scoreur aussi prolifique que les autres pivots de la ligue, il brille par sa polyvalence et son implication dans le collectif. Il signera 2 triples doubles cette saison là grâce à ses qualités de passeur et son dévouement au collectif, au point même de finir meilleur passeur de l’équipe tout en donnant du fil à retordre à tout les pivots stars de la NBA.

Preuve en est ce fameux match face à Milwaukee le 9 mars 1971 : Les Bucks, emmené par un certain Lew Alcindor, futur Kareem Abdul Jabbar mais également futur MVP de la saison régulière et des NBA Finals 3 mois plus tard, dominent la ligue de la tête et des épaules. Ils arrivent d’ailleurs au Chicago Stadium avec une série de 20 victoires d’affilée et ont battus les Bulls 5 fois cette saison. Face à Boerwinkle, Alcindor marque 39pts mais doit cravacher sur chaque panier, tandis que son vis à vis signe 21pts, prend 33 rebonds et participe largement à la victoire de Chicago 110-103 en prolongation !

Cette victoire est la 47ème de la saison pour Chicago, ce qui constitue déjà un record pour la franchise et le compteur va grimper jusqu’à 51, malgré 3 défaites dans les 4 dernières rencontres. Un bilan qui permet à Dick Motta d’être élu Coach de l’année, tandis que Love est élu dans le 2ème meilleur 5 de la ligue et Sloan est dans le 2ème meilleur 5 défensif. Mais même si ce bilan est le 2ème plus fort de l’Ouest, les Bulls sont classés 3èmes car ce sont Milwaukee et les Los Angeles Lakers qui ont remporté leur division respective. Le 1er tour des Play-Offs opposera donc Chicago (51-31) aux LA Lakers (48-34), avec avantage du terrain pour les Californiens, privés de Jerry West car blessé !

Alors qu’ils mènent de 15pts à la pause au Forum d’Inglewood lors du Game 1, Chicago s’écroule inexplicablement et s’incline 100-99, avant de perdre également le Game 2 avec Sloan et Jim Fox exclus pour 6 fautes. Lorsque la série débarque à Chicago, Gail Goodrich plante 39 pts puis 32 pts mais Chicago parvient quand même à remporter les 2 rencontres pour égaliser dans la série, grâce notamment à 36 pts de Bob Love devant presque 19000 spectateurs au Game 4. De retour à Los Angeles, les Lakers ne font qu’une bouchée des Bulls (115-89) pour prendre un avantage décisif. Au Game 6, dos au mur, Chicago égalise de nouveau dans la série, avec 25pts de Weiss, 23 de Sloan et 21 de Love pour une victoire 113-99 et l’opportunité de disputer un Game 7 à LA.

Pour ce 1er Game 7 de l’histoire des Bulls, Sloan et Love inscrivent 24 pts chacun et Chicago n’a que 3 pts de retard à l’entame du dernier quart-temps (77-74), mais va craquer pour finalement s’incliner 109-98. Une élimination cruelle après une saison régulière de très haute volée. Néanmoins les dirigeants sont convaincus d’être sur la bonne voie et sont bien décidés à faire ce qu’il faut pour renforcer ce groupe.

Bilan : 51-31
Classement : 2ème de la Midwest Division, 3ème de la conférence Ouest
Attaque : 110.6 PPG (12ème sur 17)
Défense : 105.4 PPG (2ème sur 17)
Meilleur marqueur : Bob Love (25.2)
Meilleur rebondeur : Tom Boerwinkle (13.8)
Meilleur passeur : Tom Boerwinkle (4.8)

Crédit Montage : Laurent Rullier (Basket Rétro)

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