La saison 88/89

CHOC SUR CHICAGO !! A la veille de la Draft NBA, le 28 juin à New York, les Chicago Bulls réalisent un trade improbable en envoyant Charles Oakley et leur pick 19 du lendemain aux Knicks contre le pivot Bill Cartwright et le pick numéro 11 ! Une annonce qui va rendre Michael Jordan fou furieux, Charles Oakley étant son meilleur ami dans l’équipe. D’ailleurs quand Oakley apprend la nouvelle, il est en train d’assister à un match de Boxe aux côtés de … Jordan ! Mais Charles est aussi un joueur phare de la Franchise, qui sort de 2 saisons de suite avec le meilleur total de rebonds de la NBA ainsi qu’un défenseur tenace, ce qui n’est pas vraiment la réputation de Cartwright, un pivot à la mobilité limitée, surtout depuis de multiples fractures au pied gauche qui lui feront manquer 80 matchs lors de la saison 85/86 notamment. Malgré tout, les dirigeants souhaitent apporter plus d’expérience au groupe et veulent aussi faire de la place à Horace Grant au poste 4, après une saison Rookie prometteuse. Le lendemain, Chicago sélectionne le pivot Will Perdue pour étoffer encore un peu le secteur intérieur. L’inter-saison va se conclure avec les prolongations de contrats de Sam Vincent, de Jerry Krause et de Michael Jordan à hauteur de 25 millions sur 8 ans, malgré sa colère vis à vis du départ d’Oakley.

Un Jordan également déterminé à impliquer un peu plus ses partenaires, les critiques le jugeant trop individualiste fleurissants de plus en plus. Dés le 1er match de la saison régulière, face à … Detroit, Jordan ne prend que 19 tirs et donne 7 passes décisives, mais les Pistons s’imposent. Au match suivant Jordan signe de nouveau 7 assists, notamment pour Horace Grant, souvent seul sous le cercle. Grant inscrit 25pts à 9/11 et prend 16 rebonds pour une bonne victoire à Washington. Petit problème, Scottie Pippen est absent à cause d’une blessure et loupe les 8 premiers matchs, pendant lesquelles Chicago piétine (4-4). Il signe son retour lors d’une victoire en prolongation face à Atlanta, juste avant un Road Trip mal négocié (2-4, dont 4 défaites de rang).

Durant cette période, Jordan a vite été rattrapé par sa gloutonnerie : 3 matchs à 52 unités (à Boston ou il signe aussi 9 stls, à Philadelphie et à Denver) et un autre à 42pts, pour 1 victoire – 3 défaites sur ces matchs là. Bill Cartwright a du mal à s’adapter et son manque de vitesse freine le jeu des Bulls, ce qui irrite fortement Jordan qui prend l’ex Knicks pour cible et en fait son souffre douleur attitré, se vengeant sur lui du départ d’Oakley. Il faudra attendre le 10 décembre pour que Chicago obtienne un bilan positif (10-9), après une victoire de 23pts sur le Miami Heat, nouvelle Franchise de la ligue qui réalise des débuts catastrophiques (0-16 après ce match). Mi-décembre, les Bulls obtiennent le shooteur Craig Hodges lors d’un trade avec les Phoenix Suns.

Un autre joueur du 5 de départ qui peine à se mettre en valeur est Brad Sellers, très côté le soir de sa Draft, l’intérieur a été forcé de s’écarter progressivement du cercle, au point de souvent jouer en 3 malgré ses 2 mètres 13, Charles Oakley puis Horace Grant et Dave Corzine se montrant plus à même de protéger le cercle et suivre le rythme offensivement sur les postes intérieurs. Collins n’a jamais su exploiter le potentiel d’un joueur peu expressif et souvent blessé, et Brad fini par perdre sa place dans le 5 juste après noël, au profit de Scottie Pippen, comme lors des Play-Offs 88 contre Cleveland. Pippen présente un profil plus défensif avec ses longs bras et son activité incessante pour presser le porteur de balle adverse. Sa taille, sa mobilité et son intelligence lui ont permis de récupérer le spot mais il doit également montré qu’il peut aider offensivement. Dés son 2ème match en tant que Starter, il plante 23pts ainsi que 6rbs, 7asts et 4blks pour une victoire contre les Knicks.

4 jours plus tard, le 3 janvier 1989, Jordan et Pippen deviennent le 1er duo de l’histoire de la NBA à inscrire un Triple Double chacun lors du même match : 41pts, 10rbs, 11asts, 6stls pour MJ, 15pts, 10rbs, 12asts pour Pippen et une victoire en prolongation contre les LA Clippers. De quoi lancer un mois de janvier productif qui permet enfin aux Bulls de décoller quelque peu, avec un bilan de 9-5 sur le mois, la dernière défaite intervenant à domicile, en prolongation … contre les Pistons (98-104), malgré un nouveau Triple Double de Jordan (21pts, 12rbs 10asts), qui a aussi scoré 53pts et pris 14rbs contre Phoenix 10 jours plus tôt.

A la coupure All Star, Chicago présente un bilan de 27-19 et malgré une belle série de 7 victoires en 9 matchs après la reprise, l’équipe n’est pas satisfaite de la manière de jouer et Doug Collins est de plus en plus contesté, les joueurs commençant à être fatigué des systèmes répétitifs de leur coach, qui les énonce depuis la ligne de touche à chaque possession, coupant toute créativité dans l’équipe, d’autant que la plupart du temps, la consigne consiste à donner la balle à Jordan et s’écarter de son chemin. Phil Jackson dit à Collins et Jordan que la vraie marque d’une star est la manière dont elle rend ses coéquipiers meilleurs. Jordan demande alors à évoluer en tant que meneur de jeu, l’association avec Sam Vincent tournant de plus en plus à l’échec. Le 11 mars 1989, MJ ne prend que 13 tirs, inscrit 18pts et donne 15 passes décisives tout en prenant 8 rebonds pour une large victoire contre Seattle (105-88), avant de signer un Triple Double 2 jours plus tard dans un nouveau succès d’envergure (122-90) contre Indiana : 21pts en 15 tirs, 14rbs, 14asts !

Mué en passeur et moins finisseur, Jordan surprend les défenses adverses et après un match à 17 assists à Portland, son record personnel, il signe une série absolument monumentale de 10 triple doubles en 11 matchs ! Une série totalement folle mais qui n’aide pas Chicago à enchaîner les succès. Au contraire, avec 8 revers lors des 10 derniers matchs de la saison régulière, Chicago termine à la 5ème place de la division Centrale et 6ème de la conférence Est avec un bilan de 47-35 ! La encore les tensions sont nombreuses entre le groupe et Collins, qui a mis son assistant Tex Winter à l’écart pendant quelques temps après que ce dernier lui ait conseillé de modifier son système de jeu afin d’éviter à Jordan de jouer meneur et de s’épuiser.

Mais quand les PO débutent, les Bulls veulent réaliser un meilleur parcours que l’année précédente et démarre en confiance malgré que l’avantage du terrain soit pour les Cleveland Cavaliers. Chicago prend tout de suite les devants avec 31pts et 11 passes de Jordan au Game 1, mais les Cavs égalisent vite, dans une série très accrochée. De retour à la maison, Jordan signe 44pts au Game 3 puis 50pts au Game 4 mais il y loupe 2 lancés importants en fin de match, permettant à Cleveland de revenir à 2-2 et s’offrir un 5ème match décisif dans l’Ohio. Furieux envers lui même, MJ jure à son père que ça ne se reproduira plus jamais. Ce match 5 est serré et rempli de suspense avec 2 équipes de qualité qui ne veulent rien lâcher. Craig Elho offre une courte avance aux siens à 3 secondes du terme (100-99). Pippen fait la remise pour Jordan qui s’avance et s’élève par dessus Craig Elho depuis la ligne des lancés : GOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOD ! Chicago élimine Cleveland sur un buzzer beater de Jordan ! La joie de Doug Collins, qui court sur le parquet les 2 bras en l’air, est incroyable. Ce tir de Jordan sera rebaptisé « The Shot ».

Opposés aux New York Knicks au tour suivant, Chicago joue libéré et prend l’avantage du terrain dés le 1er match avec un Triple Double de Jordan (34pts, 10rbs, 12asts) mais en face un certain Charles Oakley n’est pas là pour rigoler et offre à ses anciens coéquipiers quelques souvenirs de sa défense rugueuse et combative. La série arrive dans l’Illinois à 1-1 mais Jordan va faire en sorte que les siens s’imposent dans leurs 2 matchs au Chicago Stadium, avec 40pts, 15rbs, 9asts, 6stls au Game 3 puis 47pts et 11rbs au Game 4. Le Frontcourt Ewing/Oakley parviendra à arracher la victoire au Game 5 au Madison Square Garden mais Chicago conclu la série à la maison au Game 6, avec Jordan à 40pts et 10 passes pour offrir aux Chicago Bulls la 2ème finale de conférence de leur histoire, après 1975.

Une qualification qui leur offre des retrouvailles avec leurs rivaux les plus coriaces, les Detroit Pistons ! Chicago crée néanmoins la surprise en remportant le Game 1 à l’extérieur, comme à Cleveland et New York lors des 2 tours précédents, avec 4 paniers à 3pts d’Hodges qui a profité des espaces créés par les prises à 2 sur Jordan, qui lui inscrit 32pts. Les Pistons vont rapidement réagir, avec la malice et le vice qui les caractérisent, incarné par des joueurs tels que Rick Mahorn, John Salley, Bill Laimbeer ou James Edwards. Isiah Thomas score 33pts au Game 2 pour permettre d’égaliser et si Jordan claque 46pts pour une belle victoire sur le fil au Game 3 (99-97), la suite ne sera pas aussi serrée, mais tout autant accrochée et remplie de mauvais coups. Detroit égalise à 2-2 avec les 18 rebonds en sortie de banc de Dennis Rodman, puis prend les commandes de la série une fois de retour dans le Michigan. Déjà réduit à 5/15 aux tirs au Game 4, Jordan n’obtient que 8 tirs en 46 mins dans le Game 5 ! Ses partenaires sont tout autant étouffés : 7 tirs pour Pippen, 5 pour Grant. Seul Craig Hodges bénéficie de plus de 10 tirs et signe 19pts à 7/12, mais en vain … Detroit va même se payer le luxe de se qualifier pour les NBA Finals en s’imposant au Chicago Stadium, à la plus grande joie d’Isiah Thomas, encore auteur de 33pts dans sa ville natale !

Au final les Bulls n’ont pas à rougir de leur parcours mais il laisse quand même un gout amer et un sentiment d’inachevé, comme si l’équipe n’avait pas progressé depuis la saison précédente et surtout n’avait pas appris de ses erreurs pour franchir un palier. Encore battus dans l’intensité et l’énergie par Detroit, les joueurs laissent parler leur frustration quand à leurs rapports avec Doug Collins. Jerry Krause décide alors de se séparer de son entraîneur, pourtant très populaire parmi les fans des Bulls, et le remplace par son assistant, Phil Jackson …

Bilan : 47-35
Classement : 5ème de la Central Division, 6ème de la Conférence Est
Attaque : 106.4 PPG (17ème sur 25)
Défense : 105.0 PPG (5ème sur 25)
Meilleur marqueur : Michael Jordan (32.5)
Meilleur rebondeur : Horace Grant (8.6)
Meilleur passeur : Michael Jordan (8.0)

Crédit Montage : Laurent Rullier (Basket Rétro)

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